Le ministère israélien de la Justice a déclaré jeudi qu’il clôturait l’enquête sur deux agents de la police des frontières qui ont abattu un assaillant palestinien samedi dernier alors qu’il était allongé sur le sol.
En outre, le ministère a accepté l’affirmation des officiers selon laquelle ils ont agi en état de légitime défense.
L’agresseur palestinien, Mohammed Shawkat Salameh, 23 ans, originaire de la ville de Salfit en Cisjordanie, a poignardé et blessé un juif ultra-orthodoxe devant la porte de Damas à Jérusalem.
Il a ensuite tenté de poignarder les agents avant d’être abattu et de tomber au sol. Des images vidéo ont montré un agent de la police des frontières tirant sur l’agresseur alors qu’il était déjà allongé au sol.
La fusillade a suscité des appels à l’ouverture d’une enquête et a suscité des comparaisons avec un incident de 2016 au cours duquel un soldat israélien, Elor Azaria, a été filmé en train de tirer sur un attaquant palestinien blessé qui était allongé sur le sol en Cisjordanie. Le ministère de la Justice a déclaré avoir pris sa décision de clore l’affaire après l’interrogatoire des deux officiers, qui ont affirmé avoir agi en état de légitime défense.
"C’est un incident qui s’est déroulé sur quelques secondes seulement, dans des circonstances où il y avait une menace réelle et concrète pour la vie des combattants et des civils dans la zone", a-t-il déclaré dans un communiqué. "Il a été jugé légalement justifié d’utiliser une arme".
La victime de l’agression au couteau, un jeune homme de 20 ans qui a été blessé au cou, a été admis au centre médical Shaare Zedek de Jérusalem, conscient et dans un état modéré.
Pour sa part, le commissaire de la police israélienne, Kobi Shabtai, a déclaré qu’il remettrait aux agents des certificats de félicitations pour leur gestion de l’incident.
L’incident s’est produit dans un contexte de recrudescence de la violence israélo-palestinienne à Jérusalem et en Cisjordanie occupée. Mercredi, une Israélienne a été poignardée et légèrement blessée dans le quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est. Le suspect, une adolescente palestinienne, a fui les lieux et a été arrêté plus tard dans une école voisine, a indiqué la police.
Les Palestiniens et les groupes israéliens de défense des droits de l’homme affirment que les forces de sécurité israéliennes ont parfois recours à une force excessive en réponse à des attaques, tuant des assaillants présumés qui auraient pu être arrêtés ou qui ne représentaient pas une menace immédiate pour les forces de sécurité.
Les groupes affirment également qu’Israël tient rarement les membres de ses forces de sécurité responsables des tirs meurtriers contre des Palestiniens. Les enquêtes se terminent souvent par une absence d’inculpation ou par des peines clémentes et, dans de nombreux cas, les témoins ne sont pas convoqués pour être interrogés.
Israël affirme que ses forces de sécurité font tout leur possible pour éviter de blesser des civils et qu’il enquête sur les abus présumés.
Dans le cas largement médiatisé de 2016, le soldat israélien Elor Azaria a été filmé en train de tirer sur un attaquant palestinien blessé qui était allongé sur le sol. Azaria a ensuite purgé les deux tiers d’une peine de 14 mois après avoir été reconnu coupable d’homicide involontaire par imprudence.
Son cas a fortement divisé les Israéliens. L’armée a fait pression pour qu’il soit poursuivi en justice, affirmant qu’il avait violé son code d’éthique, tandis que de nombreux Israéliens, notamment au sein de la droite nationaliste, ont défendu ses actions.
Traduction : AFPS